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« les pays pauvres perdent en moyenne 2 milliards de dollars par jour en raison des règles injustes du commerce mondial. »
Conférence de la CNUCED sur les pays les moins développés, 2001.
 
 

  AUX FONDEMENTS DU COMMERCE EQUITABLE
En 1860, un inspecteur néerlandais, Dekker, également romancier humaniste, fait un voyage aux Indes néerlandaises (Indonésie) pour constater les conditions de vie dans les plantations. Il est révolté par ce qu'il constate et qu'il juge digne de l’esclavagisme. De retour aux pays-Bas, il écrit Max Havelaar, roman dans lequel il dénonce ce qu’il a vu et qui connaît un très grand succès.
Mais constater et dénoncer ne suffit pas pour faire changer les choses... 
 

 
  QUELLES REPONSES? LES PREMIERS RESEAUX DE COMMERCE EQUITABLE
Il faut attendre les années 40 pour voir de premières réponses via le commerce avec émerger aux Etats-Unis mais surtout au Royaume Uni où naît le premier projet d'envergure.
L'OXFAM,Oxford Committee for Famine Relief, premier réseau de commerce équitable, est créé en 1947 par des étudiants d'Oxford pour lutter contre la famine qui sévit en Grèce dans un contexte de guerre civile faisant suite à la seconde guerre mondiale.
A la fin des années 50, OXFAM vend des produits d'artisanat des pays du tiers-monde dans le but de leur assurer un revenu décent en préservant leur dignité. D'autres initiatives commencent à voir le jour dans le même temps, aux Pays-Bas notamment.
 
 
Le souk des teinturiers, Marrakech
(c)G.RUBY/Ti-Bahou. Reproduction même partielle interdite.
  TRADE NOT AID
En 1964 la première conférence des Nations Unies pour le Commerce et le développement donne la
parole aux pays du sud qui mettent en avant un slogan qui va marquer durablement les esprits et qui résume bien l'état d'esprit du commerce équitable : « 
TRADE NOT AID », que l'on  peut traduire par « du commerce, pas la charité » et mettent en avant leur attente d'échanges justes.
 
 
  ET EN FRANCE?
En France il faut attendre 1974 pour voir la première boutique de commerce équitable ouvrir ses portes, dans le 9e arrondissement de Paris. Créée par Artisans du Monde, cette boutique assiociative est gérée par des bénévoles. Avant d'être commercial, l'objectif de la boutique est surtout politique et vise essentiellement l'information et la prise de conscience par le public des conditions de vie dans le tiers-monde et de l'inégalité des échanges internationaux.
 
 
  SORTIR LE COMMERCE EQUITABLE DE LA CONFIDENTIALITE MILITANTE : naissance du label Max Havelaar
Même si les boutiques équitables se développent dans le monde, elles restent alors sur une niche, fréquentées essentiellement par des militants ou des gens qui viennent faire une "bonne action", en dehors de leurs démarches de consommation habituelles.
Une réflexion commence à se développer afin de mettre les produits issus du commerce équitable à disposition du plus grand nombre de consommateurs, via les circuiuts de distribution classiques, mais en leur donnant suffisamment de repères et d'informations pour qu'ils sachent qu'ils achètent des produits équitables.
 
C'est ainsi que le label Max Havelaar naît en 1988 aux Pays-Bas, non sans difficultés posées notamment par des multinationales au nord ou des intermédiaires au sud.
 
L'émergence de ce label marque un changement total de logique dans la façon de faire du commerce équitable : des produits du commerce équitable peuvent être importés ou commercialisés par des acteurs dont ce n'est qu'une partie de leur activité et qui par ailleurs sont partie prenante du commerce dit conventionnel.
 
L'objectif est bien clairement de toucher le public le plus large possible et de faire entrer les produits issus du commerce équitable dans les habitudes normales de consommation du grand public
 
Echoppe de fruits et fleurs, Phnom Penh, Cambodge.
(c)G.RUBY/Ti-Bahou. Reproduction même partielle interdite.
 
 
 
  STRUCTURATION ET PROFESSIONNALISATION
Les années 90 voient le commerce équitable international s'organiser et se structurer.
 
En 1997 naît FLO International (Fairtrade Labelling Organizations) qui regroupe les différentes labellisations existant dans le monde. C'est à cette même époque que l'on assiste à une standardisation des critères pour pouvoir se revendiquer du commerce équitable.
 
 
 
LE CONTEXTE MONDIAL ACTUEL
 
1 milliard d’individus ne sont pas en mesure de satisfaire leurs besoins élémentaires, n’ont pas accès à l’eau potable.
 
Près de 2,4 miliards sont privés d’une infrastructure sanitaire correcte.
 
840 millions de personnes sont sous-alimentées (soit 1 personne sur 8) alors que les ¾ d’entre eux sont des paysans.
 
Les pays en développement comptent plus de 250 millions d’enfants contraints de travailler.
 
Les 20% plus riches de la population se partagent 86% du PIB mondial.